A une époque où les espaces vides sont exclus, mal vus, interdits, méprisés, supprimés, rayés de tous les agendas, repoussés à tout prix
Où chaque instant est rempli d’un écran, d’une boîte email, d’un réseau social, de bruits, d’échanges, d’images, de pensées, de projets pour le futur, d’histoires du passé,
10 nuits à dormir seule, loin des lumières et du bruit du monde, dans le hamac sur la terrasse ouverte à tous les vents, à regarder et écouter la nuit et le noir, j’y ai rencontré tellement de nuances !
Rester là pendant 10 jours et 10 nuits, seule, dans une cabane isolée au beau milieu d’une forêt de Tanzanie. Avec si peu de distractions du monde moderne : pas de téléphone, une nourriture hyper simple et basique et un confort plus que rudimentaire …
Avant de passer en Arabie Saoudite j’ai eu subitement un gros coup de fatigue (alors que d’habitude je suis plein d’entrain)
Souvent derrière les coups de flemme, les démobilisations ou la procrastination il y a un état du système nerveux appelé « vague dorsal »
Une des manifestations du
Préférer marcher
Me garer à 5 km du site plutôt qu’y aller en véhicule
Marcher
Pour avoir le temps de regarder, d’écouter d’imprimer, de me laisser traverser
Quand 4 armoires à glace saoudiennes me tombent dessus à la tombée de la nuit que ce passe t il ?
Je fais de la résistance pendant 10 min
Puis je lâche car eux, ils ne vont pas me lâcher
Alors je les suis dans un endroit inconnu,
Avec les informations collectées je m’étais construite une représentation du pays, raconté une histoire sur les risques, ce que je pourrais potentiellement y rencontrer, les précautions qu’il faudra prendre… mais mes a priori étaient tout à fait parcellaires, tronqués, incomplets, parfois même largement à côté de la plaque !!
Les représentations sur l’Irak … miroirs de nos biais cognitifs … et des limites de nos vies quotidiennes. Quand le cerveau sait trop peu de chose il généralise, amplifie, « bouche les trous » et adopte un avis (loin d’être toujours juste) à partir de faisceaux d’informations …. Notre cerveau
Quand tout part de travers comment, dans le dur, s’accompagner efficacement pour aborder les évènements contrariants avec plus de fluidité et moins de résistance, voir le verre à moitié plein, ne pas être écraser par les difficultés .
J’étais tellement explosé, tellement vulnérable, tellement hors de ma zone de confort, qu’il me fallait me souvenir à chaque journée de faire appel à plus grand. Me souvenir de lâcher. De faire acte de foi. De me glisser dans le flux de vie … depuis cela ne m’a jamais quitté.
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