Si les moments de réussite, les points culminants, sont grisants, stimulants voir spectaculaires, ils ne sont en général pas les moments où l’on puise le plus nos ressources insoupçonnées, inédites, cachées.
Un échec, une impasse, un mur, une mort au sens propre comme au figuré peut être (et en réalité est souvent) l’occasion de prendre un temps pour :
– Vraiment écouter ce qui est là émotionnellement, mentalement, corporellement (cela peut être extrêmement inconfortable),
– De considérer, avec le plus de conscience, d’humilité et de dignité possible, pour ce qu’il est « l’échec, la plantade, la mort, la déroute, l’insuccès, l’accident de parcours »,
– De regarder cela sans honte, sans se flageller, sans se culpabiliser ni se victimiser pour ne pas rester englué dans la plantade !
– D’accueillir sa vulnérabilité,
– De se souvenir, en s’y replongeant, qu’on n’est pas « l’échec, la plantade, la mort, la déroute, l’insuccès, l’accident de parcours », mais que c’est juste un chapitre de notre existence. On peut même attribuer à ces échecs des « médailles », parce que si vous vous êtes planté, c’est que vous avez eu le courage d’essayer, sûrement de persévérer, d’y croire, de ne rien lâcher. Et cela a extrêmement de valeur,
– De prendre vraiment une pause puis de se re-mettre en action. En mouvement sensoriel on parle de « point d’appui ». Si je ne prends pas appui, alors comment pourrais-je rebondir ?
– De laisser de la place pour du vide, du vrai vide qui pourra être fertilisé. Sans vide, pas de fertilisation. On appelle cela le vide fertile.
– D’accepter de « rester avec » ce vide, le manque de vision, le trou noir, l’incertitude de ce que sera sa vie plus tard, l’impuissance…
Alors, seulement après tout cela, il me semble qu’un nouveau paysage peut apparaître. Qu’un élan neuf peut naître. Qu’une nouvelle vision émerge.
Ainsi, une re-mise en action, enracinée dans un terreau bien composté, sera possible, souhaitable et très probablement fructueuse.
En somme, le constat d’échec ne sera jamais une partie de plaisir.
Mais (et aussi douloureux soit-il), il restera toujours une source de très grand enseignement.