L’intuition est un concept complexe à expliquer et qui donne lieu à de nombreuses définitions. Nous devons distinguer l’intuition d’expert, de la soudaine information qui n’arrive de nulle part.
L’intuition de l’expert
Pour les chercheurs en neurosciences, l’intuition de l’expert est le fruit de la mise en lien d’une multitude d’informations engrammées dans votre cerveau.
Toute expérience, depuis votre naissance est enregistrée dans votre cerveau. Chaque stimulus sensoriel, chose lue, entendue, vue, chaque savoir-faire et savoir-être, échanges etc. est encodé dans votre mémoire. Votre système « corps-esprit » n’oublient rien. Et votre cerveau est un radar ultra rapide et hyper performant. Il qui capte les micromouvements d’un visage et les gestes presque imperceptibles d’un corps, perçoit les variations dans la respiration, l’intonation de la voix, la pigmentation de la peau, les changements d’atmosphère dans une salle etc. Toutes ces infos sont analysées et mises en lien de manière inconsciente et ultra rapides par votre cerveau. Et c’est ainsi que votre corps-cerveau peu, parfois de manière fulgurante, prendre des décisions, faire des choix complexes, nous faire faire ou dire des choses d’une justesse implacable sans même que nous ayons à y réfléchir.
L’Autre Intuition
Evoquons maintenant l’intuition comme « soudaine information qui n’arrive de nulle part ».
L’intuition qui vient, du corps, du corps, d’un ailleurs. Cette intuition « descend » sur nous. Et nous pouvons en capter le message par différent voies : perceptions visuelles, sonores ou kinesthésiques.
Cette intuition-là suppose que nous prêtions attention aux « signaux faibles » : des indices parfois vagues, imperceptibles, lointains, minimes, infimes, furtifs.
Pour nous aider à cela, voici quelques repères :
– Adopter une attention ouverte : plus notre attention est tendue vers une direction, plus on « attend » quelque chose, plus on risque de passer à côté d’informations importantes. Il faut se rappeler que le processus attentionnel est incontournablement un choix (et donc une exclusion). Face aux millions de perceptions qui nous arrivent à chaque instant, notre cerveau trie (filtres pré attentionnels) à notre insu. Avoir une attention sur la qualité et l’ouverture de son attention est donc essentiel pour limiter un peu ces filtres.
– Ecouter son corps : l’intuition est un processus physiologique. Elle va susciter un ressenti. Le corps est en prise directe avec l’environnement. Et, nous savons par de nombreuses expériences scientifiques, qu’il est capable de pressentir des événements sur le point de se produire sans même que nous en ayons conscience. C’est l’anticipation physiologique prédictive. (je développerai ce thème dans un autre article)
– Faire attention aux interprétations hâtives de ses perceptions : l’intuition est aussi un processus cognitif (mis en mot et en lien de ses perceptions avec la situation, le contexte). Pour cela utiliser le plus possibles des adjectifs pour décrire une perception. Ceci aura aussi l’effet de limiter les interprétations et les projections. Par ex : « c’est chaud » versus « c’est du feu ». Ou « c’est gris, vaporeux et dense » versus « c’est un nuage chargé de pluie »
Dans cette démarche il s’agit d’abord de percevoir pleinement, d’accueillir et d’exprimer le plus justement possible ce qui est perçu, sans vouloir comprendre, interpréter, faire des liens tout de suite.
Autre article sur l’intuition : ici
Formation « Sensorialité et intuition du corps » 1er et 2 juin 2024 Romans sur Isère
Et toutes les dates des autres modules ICI