Comment la danse, le dessin et l’écriture incitent à créer de nouvelles connexions synaptiques et de la mémoire du futur en douceur ?
Pourquoi la démarche dite “en biseau”, qui consiste à faire des allers/retours entre zone de confort et inconnu est pertinente ?
Voici quelques repères neuroscientifiques pour mieux comprendre cette approche et le lien avec la créativité.
Fabrication de la mémoire du futur
La Neurodanse® consiste à faire des vas et vient entre différents supports artistiques : danse, dessin, écriture, voix. Ces allers/retours permettent de sortir des « autoroutes neuronaux », c’est à dire de ce que l’on fait habituellement ou des stratégies de sabotages que l’on peut parfois utiliser inconsciemment.
Ces portes d’entrées multi-créatives agissent directement sur « l’espace de travail neuronal » constitué de 5 systèmes.
Baladé du dessin, à l’écriture, au mouvement, le cerveau :
– Déplace son attention,
– Ouvre ses perceptions,
– Transforme sa mémoire,
– Active son système moteur,
– Modifie son système valeur (et les émotions qui sont accrochées à certains événements).
C’est dans cet “espace de travail neuronal” que sont créées de nouvelles connexions synaptiques et que se logent notre virtuosité d’esprit, notre vélocité mentale et notre pouvoir de résilience.
Par ce processus dit “d’inter-modalités artistiques” le corps-esprit est encouragé à plus de créativité, d’objectivité et de liberté. Il se saisit de nouveautés en déjouant les routines. Le cerveau tire profit de tout son potentiel. Il enrichit et développe son capital intellectuel. Il fabrique de la nouvelle mémoire que l’on appelle aussi “mémoire du futur“. Celle-ci se manifeste par l’étayage du stock de mémoire et la création de nouvelles connexions synaptiques. De ces modifications émergent de nouvelles ressources internes, qui à leur tour façonnent un moi novateur et prometteur.
La mémoire du futur nécessaire pour fabriquer un futur différent du passé.
Pour illustrer cela, prenons la métaphore de la cuisine : si vous cuisinez toujours avec les mêmes ingrédients (carottes, poireaux, courgettes de votre jardin et farine de blé) vous obtenez plus ou moins toujours la même tarte aux légumes. Mais le jour où vous introduisez de nouveaux légumes tels que champignons, tomates, oignons et farine de sarrasin pour votre pâte (un petit bout de mémoire du futur) alors vous êtes capable de faire une tarte bien différente d’avant. Logique ! C’est pareil pour votre cerveau.
N’étant pas axée sur un support d’expression mais sur plusieurs simultanément la Neurodanse® est profondément réparatrice et porteuse d’espoir. Elle favorise l’avènement d’aptitudes jusqu’alors inconnues et parfois même inimaginées.
Une démarche en biseau pour optimiser le changement
Ce processus consiste à faire des allers et retours entre du familier et de l’inédit ou entre quelque chose de sécure et quelque chose qui fait peur.
Puisant dans ce qu’elle sait déjà faire et depuis un territoire connu (donc une zone de sécurité), la personne va, à son rythme et à sa manière, explorer une zone méconnue. Elle va entrer dans un espace d’apprentissage pour y “dégoter” des ressources différentes ou la possibilité de dénouer ou de réparer quelque chose.
La démarche s’inscrit intimement dans le vécu corporel, émotionnel et mental de la personne. Ceci la rend d’autant plus efficace et durable car en adéquation avec les besoins du moment de la personne (donc complètement personnalisées).
Un processus résolument orienté ressource
Ce cheminement fait naturellement émerger des “points d’appuis” ou des façons d’être douces, positives et respectueuses de la personne. Elle augmente sa capacité de choix et d’action. Elle enrichit son éventail d’attitudes et de conduites face aux challenges qu’elle rencontre dans sa vie personnelle, relationnelle et professionnelle.
Il n’y a pas de “recette”.
C’est le procédé d’exploration de chacun et ce qu’il en récolte
qui crée un fruit unique à chaque fois.
L’intérêt de la démarche dite “en biseau”
Quatre avantages à s’appuyer sur une démarche en biseau :
1- L’homéostasie : c’est un processus qui gouverne à tout instant chaque cellule de notre corps. Supposons que l’organisme détecte un changement (interne ou externe) qui a le potentiel d’altérer le cours de sa vie (Il peut constituer une menace pour son intégrité ou bien une occasion de mieux-être). Celui-ci va agir en fonction de ce changement de façon à créer la situation la plus bénéfique à sa sauvegarde et à son fonctionnement efficient. Concrètement, si la ressource trouvée est trop éloignée de ce que l’organisme connait déjà, il va l’évaluer comme n’étant pas suffisamment bénéfique pour son bon fonctionnement ou même “à risque”. Donc il ne va pas (ou peu) l’utiliser. Ce phénomène homéostasique suffit à comprendre le principe de résistances au changement. Avec la démarche en biseau on s’assure que les nouvelles ressources trouvées sont identifiées comme “ok” pour l’organisme.
2 – La mémoire et les justifications et croyances qui en sont issues nous invitent à reproduire ce que nous savons faire. En apportant par petites touches du nouveau dans l’ancien, le cerveau est mieux disposé à activer progressivement ce nouveau et graduellement cesser de reproduire l’ancien.
3 – L’économie d’énergie : c’est extrêmement énergivore pour un cerveau d’apprendre ou d’utiliser quelque chose de complètement nouveau sans pouvoir le raccrocher à quelque chose de familier (c’est à dire déjà enregistré dans ses circuits). Notre cerveau aime faire des liens et cherche toujours à faire ce qu’il y a de moins énergivore. En travaillant en biseau le cerveau peut faire du lien, il peut “raccrocher” la nouvelle idée à des informations déjà maîtrisées. Il va donc être beaucoup plus enclin à utiliser cette nouvelle idée.
4 – Emotionnellement moins éprouvant. Faire une action inédite est très coûteuse pour le système émotionnel car cela suscite de l’insécurité, de la peur, du stress, de l’excitation, de l’ébullition… Le système corps-esprit sort de sa zone connue qui est un état d’être sécure. Si le corps-esprit peut s’appuyer ou “garder un pied” dans du connu, alors il a la ressource pour expérimenter de nouvelles manière de faire. L’apprentissage et ses bénéfices en seront d’autant plus avantageux.
En conclusion :
- La créativité est un levier formidable d’activation du potentiel et de création de mémoire du futur.
- Passer par différents modes d’expressions (ceux qui vous conviennent et qui vous procurent du plaisir) optimise les chances de changement.
- S’autoriser et même s’aménager des itinéraires de croissance qui vont et viennent du familier au nouveau, du confortable à l’inconfortable est efficace pour avancer.
- Des petites touches de changement valent mieux que des grands bouleversements (ou rien du tout !).
- Etre bienveillant avec soi-même est indispensable.
- Les solutions viennent de l’intérieur de vous-mêmes, personne ne peut vous donner de recette.
- Résistances et changement vont de pair.
- Le temps et la patience sont de précieuses alliées.
Pour les prochains stages Neurodanse c’est ici et être facilitateur de Neurodanse, c’est là !
Prochain WE de formation sur
- La mémoire du futur les 14 et 15 décembre à Romans sur Isère
- Les automatismes, nouveautés et biais cognitifs (ou comment notre cerveau choisi, va vers du nouveau ou s’englue dans la routine) les 23 et 24 février à Grenoble