Où puiser les ressources qui permettront de trouver l’ancrage et la sérénité ?
Quels leviers mobiliser pour garder les pieds sur terre et ne pas se laisser embarquer par les peurs fabriquées de toutes pièces par le mental ?
Comment démasquer ce qui se cache derrière une flemme, une procrastination, une démobilisation ?
Comment réguler les émotions qui peuvent s’emballer, que le mental va amplifier ?
Comment calmer le mental qui peut déclencher des émotions paralysantes ?
Avant de passer en Arabie Saoudite j’ai une foule de curiosité mais aussi d’interrogations et de zones de flou qui s’étaient bien planquées derrière le « C’est nouveau, ça va me chavirer un peu, me toucher, m’émerveiller, m’émouvoir, me fasciner me remuer… bref , comme d’habitude, la routine quoi , Et Ca va aller comme d’habitude ! » .
Je n’étais pas agitée ni vraiment anxieuse. Je n’avais pas la tête pleine de pensées en boucle. Je me sentais calme et assez sereine. Mais, une flemme m’a saisie. C’était assez insidieux car très bien déguisé !
Un truc l’air de rien qui vous plombe les pieds dans la glaise. Et le mental qui trouve des justifications à 2 sous : « je suis fatiguée (à ça c’est l’excuse préférée du mental !), j’ai encore des bricoles à faire avant de sortir du Koweit ( j’y ai été 6 semaines et là d’un coup je me rend compte que j’ai pas eu le temps de tout faire !!!)
Autant, quand il y a des émotions claires, fortes, quand le mental mouline, quand il y a des tensions ou de l’agitation reconnaissable dans le corps, c’est assez facile de reconnaître qu’il y a une « activation » et donc une réponse de fuite ou de figement.
Mais quand c‘est déguisé comme ça, une petite paresse, de la procrastination dissimulée sous des « urgences à faire »,… c’est beaucoup plus difficile à démasquer et comprendre, qu’en fait il s’agit d’un figement.
Derrière les coups de fatigue, les démobilisations ou la procrastination il y a souvent des foules de questions restées sans réponses
Je n’ai même pas vu que derrière cette flemme il y avait probablement pléthores de questions restées dans l’ombre sans réponses qui avaient provoqué cet engourdissement soudain.
–》Niveau de sécurité
–》Comment vais-je être accueillie en tant que femme seule, libre, indépendante, qui conduit ….
–》Comment vont être les bivouacs ? Vais-je me sentir en sécurité ?
–》Comment vont être les interactions avec les hommes ? Avec les femmes ?
–》Ai-je réellement ma place dans ce pays en tant que voyageuse ? N’est-ce pas un affront, une provocation ? …. quand on sait que les femmes ont le droit de conduire depuis seulement quelques années, que le pays est ouvert au tourisme depuis 4 ans, mais plus massivement depuis seulement 2 ans
–》Comment va être la connexion 4G, et par conséquent comment je vais gérer l’articulation travail-voyage
–》C’est des milliers de kilomètres de désert, est ce facile pour le ravitaillement d’eau, de gazol ? et puis le climat, grosse chaleur, tempête de sable, vent, ….. ?
–》Comment ça va se passer le passage de frontière, les contrôles de polices, la route en général….
–》Quel est l’état du réseau routier ? Le niveau de sécurité routière
J’ai pris l’habitude de ne plus aller chercher des réponses à ces questions car elles faussent mes perceptions quand j’y arrive dans le pays. Je fais confiance en la vie pour me guider quand j’ai les 2 pieds sur le territoire, dans l’instant. Et puis souvent j’ai autre chose à faire que réfléchir à ces questions !! Gérer mon quotidien notamment, et habiter chaque jour pleinement !
Ceci dit, parfois c’est très utile d’identifier les questions et de chercher des éléments de réponses, ça calme le mental s’il mouline.
Alors j’ai écouté la flemme, je l’ai suivi, je remonté le fil
– C’est où et c’est comment dans mon corps ?
– Rester avec, ne même pas chercher à rassurer, décrisper, changer ce qui est. MAIS RESTER AVEC
– Écouter vraiment, descendre dedans pour lui offrir ma présence. Ah là ça devient pas confortable, voir confrontant. Une part de moi pourrait avoir envie de dire « mhouai je verrai ça plus tard, pour l’instant faut que je fasse le plein d’eau !! »)
– Puis reconnaître que derrière la flemme, il y a de la trouille
– Passer de la posture “j’ai la trouille = je me démobilise” à “je perçois qu’une part de moi à la trouille et se démobilise” = ça me permet de me décoller, de me désidentifier de ce qui se vit en moi = je ne suis pas que celle qui a de l’appréhension
Et de fait, D’ACCÉDER À UNE AUTRE PART de MOI : CELLE QUI PERÇOIT, celle qui est témoin.
-》》》et ainsi de goûter que “CELLE QUI EST TÉMOIN” N’EST AUCUNEMENT TRACASSÉE PAR le PASSAGE en ARABIE
ELLE EST RELIÉE À PLUS GRAND.
ELLE a UNE FOI ABSOLUE.
UNE CONFIANCE SANS FAILLE que tout ira bien. Et que même si ça devenait tendu je saurai tout à fait l’adapter, me défendre, trouver les ressources nécessaires pour me mettre en sécurité.
Alors la flemme s’est estompée
Autre Article : Le vertige de l’Arabie Saoudite