Combien puis-je facturer mes offres ? Quel est le juste milieu entre tarifer juste pour vivre décemment de son travail et pour que son offre soit achetable par ceux qui en ont besoin ?
Un tarif juste se pose avant tout à parti de son référentiel interne (hors on fait toujours à partir de référentiel externe). Il se réfère à la valeur que vous donnez à votre travail, à vos besoins, envie, rêves notamment.
Par ailleurs un tarif juste doit prendre en compte la réalité comptable de votre statut
Alors que signifie tarifer juste ? Voici quelques idées pour sortir du brouillard !
Tarifer juste ça veut dire quoi ?
Mettre un prix juste en face d’une proposition c’est un chiffre qui reflète la valeur que vous-même attribuez à votre travail.
C’est un prix qui reconnait tout le travail, l’engagement, l’investissement personnel, financier, énergétique, temporel que vous avez investi pour en arriver là, et offrir la qualité que vous proposez.
Tarifer juste c’est être capable de SENTIR le bon tarif en fonction de SON référentiel interne. Pas penser, mesurer, calculer, évaluer, ne pas comparer ou réfléchir avec sa tête. Pas sentir le tarif à partir d’un référentiel externe (les tarifs pratiqués par vos collègues par exemple), mais à partir de votre matière organique, cellulaire, énergétique. Et vous seul-e savez le bon prix.
Un prix juste c’est un prix avec lequel vous vous sentez bien, avec lequel vous êtes vraiment OK. Il n’y a ni tension, malaise, embarras, trouble, ni arrière-pensée d’aucune sorte. Tout votre corps et votre cœur est totalement d’accord avec ce prix. Ceci sous-entend avoir l’ouïe suffisamment fine pour entendre les petites voix qui murmurent au fond de vous des choses comme « tu ne vaux pas ça » ou « mon travail vaut plus que ça mais je ne peux pas, je n’ose pas demander plus » ou encore « ça n’est pas moral de gagner plus d’argent, je suis « payé-e » par le plaisir que j’ai à travailler ».
Ce sont souvent ces petites voix qui vous somment de mettre des prix plus bas que ce que vous valez vraiment et du coup d’être en mode « survie » avec votre activité et non en mode « vie ».
Un prix juste est un prix qui prend en compte votre désir ou votre besoin/envie d’avoir un certain niveau de vie autant que vos valeurs de contribution au monde.
Tarifer juste c’est être au clair avec ce que vous pouvez donner. Autrement dit ça parle du cadre de votre intervention, et notamment :
– Le cadre horaire (par exemple la 1ere année où je proposais des séances de thérapie/coaching je dépassais toujours largement les plages horaires. Au bout d’un moment j’ai réalisé que ça n’était vraiment pas juste pour moi),
– Le nombre de personnes que vous pouvez suivre en individuel ou que vous pouvez accueillir dans un groupe,
– Le niveau et l’intensité de votre disponibilité pendant les journées de stage notamment (est-ce que vous pouvez être à 100% de 8h30 du matin à 19h ou 22h le soir quand c’est du résidentiel),
– Le cadre du « service après-vente » que vous proposez ou non. Les questions, besoins de coup de pouce, de conseils dont vos patients ou clients ont besoin entre deux sessions. Vous pourrez voir que dans votre clientèle certaines personnes demandent beaucoup dans les entre-deux, et d’autres très peu. A vous de sentir ce qui est juste.
Tout ceci parle de la prise en compte de votre écologie personnelle dans votre cadre professionnel.
Le tarif juste d’un point de vue comptable
Après la dimension « émotionnelle, sensible, temporelle » d’un tarif, il y a celle d’un point de vue comptable. C’est beaucoup plus factuel.
Un prix juste c’est un tarif qui prend en compte les particularités de votre statut de travailleur indépendant.
Un salarié bénéficie des avantages suivants car son employeur paie pour lui.
Être indépendant, veut dire :
– Pas de congé payé (contre 5 semaines pour le salarié)
– Pas de congé maladie rémunéré
– Pas de chômage en cas de creux ou de cessation d’activité
– Une retraite dérisoire comparée à n’importe quel salarié
– Un congé maternité rémunéré au plus bas (ça a récemment changé mais on est loin des salariés)
Cela signifie que c’est à vous de prévoir tout cela dans la tarification de vos offres.
Si vous êtes malades, si vous vivez un deuil et que vous n’êtes pas en mesure de reprendre le travail rapidement, si vous voulez prendre des congés, si vous devez vous arrêter pour une grossesse pathologie plus longtemps que prévu : c’est à vous de prévoir.
Quand vous êtes à votre compte, pas de travail = pas de rentrée d’argent.
Vous devez donc vous faire une trésorerie pour pallier à ces manquements (alors que vous payez pourtant des charges sociales).
Prochaine (et seule de l’année) formation-accompagnement sur la relation à l’argent :
https://www.beatricemaine.com/ateliers/harmoniser-sa-relation-a-largent/
Eligible au CPF si vous êtes en création d’entreprise, sinon éligible à vos fonds de formation (Agefice, Fifpl, Fafcea…).