Notre attention, souvent fugueuse, nous prive d’une part de notre liberté, de notre souveraineté, de notre bien être ici et maintenant, de l’émerveillement des petites choses du quotidien.
Sans un peu d’attention à son attention et de discernement nous sommes soumis à toutes sortes de pressions, d’intoxication et d’influences qui nous décentrent de notre essence.
A l’extérieur de nous : publicité, messages politiques, médias radio, télé, journaux, discours en vogue.
A l’intérieur : cette part de nous qui court sans cesse après quelque chose, qui passe son temps à attendre du « plus », du « mieux, du « différent » nous confisque notre présence d’esprit à l’instant présent et aux choses essentielles de notre existence
L’attitude attentive est un antidote à la pression environnante, aux discours qui plombent, au management publicitaire, industriel et politique. Elle est aussi un antidote à une part en soi toujours insatisfaite, en perpétuelle recherche, attente, désir de renouveau, d’amélioration.
« Le poète c’est l’homme attentif des riens » O. Charonne
Qu’est-ce qu’être attentif ?
Être attentif c’est :
• Laisser tomber ses inquiétudes, ses préconceptions ou ses distractions pour s’ouvrir à la réalité présente
• Entrer dans une forme de lenteur et faire appel à la patience
• Rendre disponible son corps pour accueillir des informations
• S’ouvrir à ce qui est, le considérer, en remarquer les détails, en repérer de plus en plus finement les subtilités derrière les détails.
• Faire un choix : celui de regarder certains éléments et donc laisser de côté, momentanément d’autres aspects
• Arrêt délibérément et temporairement de passer d’une chose à une autre pour se stabiliser, et accepter que potentiellement on puisse passer « à côté » de quelque chose d’autre
• Se poser physiquement pour tendre son regard et son oreille sur une sensation, sur un paysage, sur un son. Et cela peut être agaçant. Il convient alors d’accepter un petit moment de rester avec cet inconfort plutôt que de céder à la tentation de vite bouger
• De la sollicitude, de la gentillesse. Une marque d’intérêt, d’affection, un égard, un soin, un délicatesse, de l’amour.
« Faire attention c’est pouvoir guérir le monde » Fabrice Midal.
Comment fonctionne VOTRE attention ?
Pas de manière générale. Pas d’un point de vue théorique. Mais dans le concret. Dans votre vie courante.
Pour vous aider à savoir comment fonctionne-t-elle ? voici quelques critères à observer :
Quelles sont ses fluctuations ?
Ses rythmes ?
Ses cycles ? journalier, hebdomadaire, mensuel ?
Quelles sont ses prédispositions à la distraction ?
Ses besoins énergétiques (manger, boire, prendre l’aire…)
Ses prédispositions à la stabilité ?
Ses ressources ?
Pour ma part j’ai remarqué que mon attention est beaucoup plus stable le matin et les 2 premières heures de la matinée. C’est un moment favorable pour moi pour faire des tâches qui vont me demander un investissement attentionnel important et une disponibilité d’esprit (écrire un article, préparer du contenu de formation, …)
Mon attention fonctionne le plus souvent par cycle de 45 à 60 min. Après je décroche. Alors, je fais une courte pause : 10 min suffise le plus souvent avant de retrouver un niveau d’attention important.
En fin de matinée et en fin de journée ne sont des créneaux favorables à des tâches plus simples : répondre à des emails, faire de l’administratif, …
L’attention a des cycles : les connaitre pour mieux surfer avec
Mon attention est très sensible à mon cycle féminin. J’ai constaté des périodes dans le mois où mon attention est plus difficile à mobiliser.
Parfois je suis plusieurs jours avec un niveau très faible de concentration a priori « sans raison ». Je constate, j’observe et je m’adapte. Je diffère autant que je peux les actions qui sont énergivores d’un point de vue attention.
A contrario, j’ai des moments où je suis ultra productive, focus et douée d’une grande agilité cognitive. Je saisi ces moments, qui, le plus fréquemment dure un petit moment. J’abat beaucoup de travail. Ce qui est très pratique car j’avance de gros dossiers en peu de temps. Mais passé 2, 3 semaines j’ai un gros coup de mou et une saturation ! J’ai vidé en partie mon réservoir attention, j’ai besoin de le recharger. Et là aussi à peut durer un moment !
Prendre conscience de ces cycles m’a beaucoup aidé et surtout rassuré dans les moments où j’ai l’impression d’être improductive, de patiner, d’être « bonne à rien ». J’ai intégré que les courbes basses peuvent durer mais ne restent jamais basses !
L’attention très sensible à l’intention
Enfin, l’intention est chez moi particulière fertile. Je pose des intentions, des objectifs de timing et mon cerveau enregistre et prépare le terrain dans les coulisses de mon conscient. Quand je dois terminer un article pour le lendemain, ou terminer un contenu pour la fin de la semaine : je pose l’intention, le soir, le matin, en début de semaine, selon l’objectif.
Jauger son attention avant de travailler
Avant de me mettre à une tâche j’observe mon niveau de disponibilité, et je note si la tâche à accomplir est en adéquation avec les ressources du moment. Si ma disponibilité attention est limitée et que je peux changer de tâche : je change et fais autre chose. Si je ne peux pas changer de tâche, j’étiquetais les perturbations, les limites et j’identifie les ressources sur lesquelles m’appuyer pour être productive.
L’attention et la nature
Mon attention aime la nature : j’ai toujours des bonnes idées quand je jardine, me promène en forêt. Je demande à mon cerveau de les mémoriser. Et quand je rentre je note quelques mots clefs pour aider mon esprit à se souvenir le moment venu. Mon téléphone est un bon partenaire pour cela. Et les bouts de papier aussi : j’en ai un peu partout de la cuisine à la chambre pour écrire quelques bafouilles à la va-vite.
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Pour les formations sur ce thème :
https://www.beatricemaine.com/ateliers/attention-et-intention/
https://www.beatricemaine.com/ateliers/les-5-fonctions-a-activer-pour-changer/
Pour connaitre d’autres clefs pour mieux maîtriser son attention voir les articles suivants :
Attention, mouvement sensoriel et biais cognitifs : du lien ?