J'ai écris cet article il y a 3 semaines en prévision de la news letter de mi mars et du module Neurodanse sur l'attention et l'intention fin avril. . J'étais bien loin d'imaginer que le thème aurait autant de résonance avec notre actualité...
Porter attention à quelque chose c’est le faire exister.
Éclairer de notre attention une pensée, un scénario, l’énergie d’une relation c’est lui donner la possibilité que cela vive à un niveau énergétique, imaginaire. Avec la répétition ceci risque de plus en plus de se manifester à un niveau concret.
Ainsi, interroger ce qui capte ou parfois prend en otage notre attention est essentiel. Car l’attention associée à l’intention, impactent considérablement notre monde intérieur et extérieur.
Observer ce qu’elles nourrissent à longueur de journée est fondamental pour notre équilibre et notre bon développement. Et je dirais même décisif pour l’avenir de notre humanité.
L’attitude attentive est un antidote à la pression environnante, aux discours qui plombent, au management publicitaire, industriel et politique. Elle est aussi un antidote à une part en soi toujours insatisfaite, en perpétuelle recherche, attente, désir de renouveau, d’amélioration.
L’attention et le système peur ou le système récompense
Notre système neurobiologique est très binaire. Il trie, classe, mémorise les situations, événements, personnes dans l’une ou l’autre des catégories :
- Situation non menaçant, attitude d’attrait, d’aller de l’avant, de trouver des solutions face aux challenges, de changer ses habitudes, de sortir de sa zone de confort, d’aller vers l’inconnu, de prendre des risques.
- Situation menaçante, attitude de retrait, de figement, d’être dans la confrontation, de se bloquer. Système peur
Le système peur
Penser, se remémorer, tourner en boucle avec des idées noirs, des scénarios catastrophiques, des sensations corporelles oppressantes, des émotions angoissantes c’est contribuer à activer son système dit “peur”.
Celui-ci se traduit et se reconnaît par une libération d’hormones du stress (adrénaline, noradrénaline et cortisol). Il engendre :
- postures et dynamiques corporels spécifiques,
- sentiments, émotions, humeur plutôt négative
- réseaux neuronaux spécifiques qui vont convoquer davantage des associations d’idées, imaginaire ou souvenirs de la même tonalité émotionnelle
- prédispositions perceptives (saillance à percevoir ce qui confirme, amplifie l’état actuel)
- certaines manières de communiquer (verbales et non verbales)
Par ailleurs, certaines des recherches en psychoneuroimmunologie ont découvert que l’amygdale cérébrale (les émotions) ont un effet important sur le système nerveux. Lui-même relié au système immunitaire. Des messagers chimiques transmettraient l’information directement aux cellules du système immunitaire pour inhiber leur fonction.
Autrement dit le corps réquisitionne des forces pour combattre ou fuir la menace extérieure.
Au temps où nous vivions dans les cavernes ces mécanismes étaient parfaitement adaptés.
Impératif de prendre ses jambes à son coup pour fuir l’attaque d’un lion et immunitaire était suspendu temporairement. .
Depuis ces temps lointains, les contextes ont considérablement évolués, les menaces aussi mais pas nos mécanismes neurobiologiques.
Quand ce système peur s’active cela peut vite devenir un cercle vicieux.
Notre attention a un rôle fondamentalement à jouer dans ce cycle infernal et dans la couleur de notre monde intérieur et extérieur :
– Soit l’entretenir, lui donner du crédit, voir même l’amplifier.
– Soit se déplacer sur autre chose, éclairer d’autres pensées, se relier à d’autre sensations dans le corps qui sont plus agréables, plus apaisées/apaisantes, sécures, se connecter à quelque chose à l’extérieur qui est agréable
Dans des stress aigus ou des contextes qui réveillent de vieux traumas il peut être très compliquer de déplacer son attention.
Cependant, la plupart du temps nous pouvons choisir d’alimenter ou non ce cycle.
Mais bien souvent, à l’insu de notre plein gré nous entretenons cette machinerie qui ne nous fait voir que le gris de la vie.
Porter son attention sur ce qui stimule son système récompense
Éclairer de sa conscience ce qui est bon, beau, vertueux, tenter de voir les avantages d’une situation délicate, donner de la valeur à ceux-ci, faire l’effort de se les (parce que si on ne se répète pas cela ça ne sert pas à grand-chose, notre cerveau va vite oublier !)
Percevoir dans son corps les sensations agréables, ou à défaut les endroits où c’est le moins désagréable
Cultiver des pensées et des souvenirs positifs, gratifiants, agréables
Se remémorer des émotions positives, les sublimer
Faire une danse, un collage, un dessin, un texte, un poème avec ces souvenirs, ses espoirs, ses points de vus positifs
Tout ceci est une manière de stimuler son système récompense
Qui lui-même va générer des dynamiques particulières sur les 4 niveaux : physique, émotionnel, mental, énergétique.
C’est un phénomène positif en cascade qui se produit dans les coulisses de notre corps
Et, plus nous développons notre conscience corporelle et émotionnelle plus nous pouvons observer dans les détails ses signaux. Et en les observant leur donner de la valeur, les amplifier à leur tour, alimenter la boucle vertueuse…
Attention et monde intérieur : Choisir et choisir ses choix
Mais il faut faire l’effort de ….
Parfois il faut un peu se pousse aux fesses pour penser, rêver, imaginer, nourrir, entretenir le meilleur qui puisse être et advenir.
Je ne dis pas que c’est facile. Bien au contraire !
Dans les mois qui ont suivi le décès de Loumi j’ai tous les jours, parfois à chaque instant, fait cet effort cognitif de déplacer mon attention.
Effort pour percevoir le vivant autour de moi et en moi.
J’ai beaucoup lutté pour ne pas laisser mon attention m’emporter dans une vague sans fond et sans fin ténébreuse.
Dans cette démarche il ne s’agit pas du tout de faire l’autruche, d’ignorer, de minimiser ou de se couper des sensations et des émotions.
Je pense juste que si on fait le choix de la Vie, alors il fait faire ce travail de tantôt donner la place aux larmes, à la peur, aux angoisses, à la colère pour que tout cela s’exprime et ne s’imprime pas à l’intérieur de soi.
Et tantôt faire l’effort de sortir de la tornade pour voir ailleurs, autrement, autre chose.
Voir et se laisser traverser par ce qui est encore Vivant, en bonne santé.
Voir ce qui prend une nouvelle trajectoire, percevoir ou imaginer le mini ultra micro bourgeon d’un renouveau
Cultiver l’espoir d’un futur différend, meilleur.
Imaginer un Après plus lumineux.
C’est comme une danse qui cherche son équilibre et sa justesse à chaque pas : ni trop peu, ni pas assez. Sans excès ni dans un sens ni dans l’autre.
Alors que choisissez -vous d’éclairer de votre attention ?
Que choisissez-vous de cultiver par votre Conscience ?
A quoi offrez-vous votre Présence ?
Ref : L’intelligence émotionnelle, Goleman
3 Responses
Merci infiniment Béatrice Maine pour ce texte- témoignage -enseignement d’une grande richesse qui me va droit au cœur et que j’essaie de faire vivre dans ma vie de plus en plus..
Bonjour Béatrice,
C’est bon de lire ce texte et ces partages.
La période est déstabilisante et demande de l’engagement, du travail, un sacré face à face !
Beau printemps au milieu de tout ça
Julie
Bonjour et un grand merci Beatrice,
C’est tellement adéquat pour cette période !
Je pratique de longue date et j’aime transmettre cette posture intérieure.
Ça n’a pas toujours été évident de garder cette posture, mais ces dernières semaines je sens que c’est beaucoup plus facile à maintenir et que cela amène en moi une grande propulsion en intensité de joie et de sérénité.
Continuons cette route, et même si on est en apparence dans le vide le pont vers l’autre rive est là , encore non visible mais bien là sous nos pieds.
Bien chaleureusement